“Ton collègue est malade. Tu es partant pour faire quelques heures supplémentaires?” “OK j'irai au cours une autre fois.” L'an dernier, 78% des étudiants exerçaient aussi un travail rémunéré. C'est ce qu'a montré une étude que Randstad a menée auprès de 1. 000 étudiants. 60% d'entre eux ont même travaillé pendant toute l'année scolaire, en moyenne pendant cinquante jours. Cet engouement pour le travail étudiant est-il vraiment une bonne idée?
Depuis le 1er janvier 2017, les étudiants peuvent travailler 475 heures par an dans le cadre d'un job étudiant, contre 50 jours précédemment. Par ailleurs, plus d'un tiers (33,2%) des personnes qui travaillent par l'entremise d'une agence d'intérim poursuivent des études. Des voix se font d'ailleurs régulièrement entendre en faveur d'un élargissement encore plus important des dispositions légales sur le travail étudiant. Ce n'est pas étonnant: pour les entreprises, les étudiants constituent en effet une main-d'œuvre avantageuse. Il existe en Belgique un système unique en vertu duquel les employeurs ne paient pratiquement pas de cotisations ONSS sur le travail étudiant. Les étudiants sont demandeurs, eux aussi, parce qu'en plus de leur fournir de l'argent de poche supplémentaire, une première expérience de travail leur ouvre parfois de belles opportunités.
Mais des voix dissonantes se font également entendre. Non seulement parce que les jobs étudiants constitueraient une concurrence déloyale pour les personnes peu scolarisées, mais surtout parce que les étudiants qui travaillent se trouveraient en fait soumis à un régime de travail trop lourd à supporter.
les étudiants travaillent davantage
Est-il vrai qu'un job étudiant peut remettre en cause la réussite dans les études? La réponse n'est pas claire. Ce qui est certain, c'est que depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, les étudiants travaillent davantage. En moyenne 50 jours par an, contre 43 jours l'année dernière. Randstad constate en outre un glissement du travail du week-end vers le travail pendant la semaine. Et oui, c'est exact: certains étudiants travaillent aussi pendant leurs heures de cours: 17%, contre 14% en 2017. Environ la moitié des étudiants indiquent que leur employeur a déjà essayé de les convaincre de venir travailler pendant les heures de cours. Un étudiant sur quatre travaille même pendant les périodes de blocus ou pendant les examens.
En soi, il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Malgré tout, un étudiant sur quatre indique que travailler pendant l'année scolaire a eu un impact négatif sur ses performances en tant qu'étudiant. L'an dernier, une étude menée par l'université de Gand a confirmé dans une certaine mesure ce jugement : ceux qui combinent travail et études mettent plus de temps à obtenir leur diplôme.
bien fixer les priorités
Faut-il alors immédiatement envoyer votre lettre de démission à votre employeur et supplier papa et maman de vous donner un peu plus d'argent de poche? Holà, pas si vite! Car les auteurs de l'étude apportent quelques nuances. C'est ainsi qu'il apparaît que mener un job étudiant a moins d'impact négatif sur les prestations scolaires au niveau de l'enseignement secondaire que dans l'enseignement supérieur. Probablement parce que les études supérieures exigent davantage d'efforts. De plus, ce sont surtout les étudiants pratiquant un travail intensif (plus de huit heures de travail par semaine) qui en ressentent les effets.
Entre parenthèses, selon les chercheurs, une autre enquête scientifique montre un lien positif entre le travail étudiant et un succès ultérieur sur le marché du travail. Alors, à vous de voir.
Notre avis? Ne travaillez pas trop pour conserver assez d'énergie pour pouvoir vous plonger dans vos manuels. Et imposez-vous des limites. Si votre patron vous demande de faire des heures supplémentaires en plein milieu de votre session d'examens, rappelez-lui aimablement que vous poursuivez des études. Et last but not least: choisissez un job étudiant qui correspond à vos études. Cela vous permettra d'acquérir une expérience professionnelle intéressante et d'avoir la chance d'appliquer immédiatement dans la pratique la théorie que vous apprenez durant vos cours.
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