Pour Ken De Feyter, la course a toujours fait partie intégrante de sa vie, mais depuis le début de l’année 2022, il est passé à la vitesse supérieure. En 2024, il souhaite en effet participer aux Jeux paralympiques d'été à Paris. Cela signifie qu'il doit s'entraîner tous les jours, ce qu'il fait en plus de son travail à plein temps chez Randstad. Il s'investit à 100% dans son travail, son sport et sa famille. Découvrez comment Ken combine tout cela.
le moment par excellence de poursuivre mon rêve
De l'âge de 10 ans à 35 ans, j'ai fait de la compétition de haut niveau dans les sports pour personnes valides. Parce que je suis né avec un pied bot, j'ai toujours eu un certain retard sur les athlètes valides. Malgré cela, j'ai parcouru un long chemin, mais malheureusement, cela n’a jamais abouti à une carrière professionnelle.
Il y a environ un an et demi - après avoir regardé les Jeux paralympiques d'été à Tokyo - j'ai décidé que je voulais tenter ma chance et participer aux Jeux paralympiques d'été de 2024. Aujourd’hui, je m'entraîne quotidiennement - en plus de mon travail à temps plein - et je participe à des compétitions internationales dans l'espoir de me qualifier pour les Jeux paralympiques d'été.
De plus, j'ai aussi une jeune famille, à laquelle je veux naturellement prêter attention. Pour l'instant on arrive à tout combiner, mais il y a des moments où c'est très difficile.
les bons accords font les bons amis
Je travaille comme consultant interne pour « l’Intercommunale van de Ontwikkeling van de Kempen Afvalbeheer (IOK) ». J'y travaille depuis des années et j'ai noué de bonnes relations avec l'employeur.
En tant que consultant interne, je suis responsable du démarrage des nouveaux intérimaires, des contrats et de la première introduction au poste. Je commence ma journée de travail à 5h15 et bien que je rentre chez moi à 14h00, je suis joignable jusqu'à 16h30. J'ai un grand sens des responsabilités et je veux que le client et les employés se sentent en confiance en ce qui concerne la façon dont tout est organisé.
Je ne commence donc l'entraînement qu'après 16h30. L'avantage est que j'ai du temps l'après-midi pour mes deux enfants de 9 et 11 ans. Un inconvénient est qu'il est parfois difficile de se coucher à temps après une séance d'entraînement et de comptabiliser les sept heures de sommeil nécessaires. Mon réveil sonne en effet à 3h45.
Une planification rigoureuse et une bonne préparation sont essentielles pour tout faire dans ma vie. Avec ma femme, je fais donc un planning annuel, dans lequel nous incluons tout: compétitions, vacances des enfants, qui aide aux devoirs, entraînements... Je suis ce planning de près et je ne saute jamais un entraînement. Même après une mauvaise nuit de sommeil, je m'entraîne en m’engageant à 100%. Je sais alors que j'ai tout donné. Cela me donne la tranquillité d'esprit et m’évite d’avoir des doutes ou du stress.
engagé à 100% dans mon travail et mon sport
Je travaille à temps plein et les gens me demandent régulièrement si je ne voudrais pas travailler moins – temporairement – pour avoir plus de temps pour m'entraîner et me reposer. Mais cela ne me correspond pas, je veux aussi faire mon travail en étant engagé à 100%.
Bien sûr, il y a des moments où c'est moins facile de concilier mon travail et mes entraînements. C’était une période très chargée par exemple, ses derniers temps. Beaucoup de nouveaux étudiants ont commencé, j'ai donc dû filtrer des CV, rédiger des contrats, former de nouveaux collaborateurs... Ce furent quelques mois mouvementés, mais nous y sommes parvenus. Heureusement, je peux toujours compter sur mes collègues si j'ai besoin d'aide pour quoi que ce soit.
Je donne beaucoup, mais je reçois aussi beaucoup en retour et j'aime mon travail. Il faut pouvoir créer ce genre d’ambiance dans son travail: si on n'aime plus venir, il faut arrêter.
Randstad n'est pas seulement mon employeur, mais aussi un véritable supporter. L'entreprise est l'un de mes sponsors et mes collègues sont très impliqués. Ils envoient régulièrement des messages pour m'encourager ou me demander comment s'est passé une compétition. Je crois que certains de mes collègues vont également venir me soutenir pendant les Jeux.
garder l'équilibre
Le niveau des Jeux paralympiques d'été est très élevé. Au total, j'ai 2,5 ans pour me préparer et chaque instant compte. Cela signifie malheureusement que j'ai moins de temps pour la famille. Par exemple, mes jours de repos sont désormais consacrés aux compétitions, il n'y aura donc pas de vacances en famille cet été. Et le week-end, je suis souvent absent pour aller m'entraîner, ce qui fait que je rate les courses cyclistes et les matchs de foot de mes enfants.
Heureusement, ma famille me soutient à fond. Ils savent que c'est temporaire. Dans la mesure du possible, mes fils font du vélo avec moi ou viennent m'encourager. Ils sont très fiers de moi et me soutiennent pleinement. Après les Jeux paralympiques en 2024, je ne pense pas que je voudrais y participer à nouveau. Ce serait trop en demander à moi-même et à ma famille.
une ambition qui me dépasse
Participer aux Jeux paralympiques d'été est mon ambition, mais je veux aussi être un ambassadeur pour les autres athlètes handicapés - quel que soit le niveau de leurs prestations sportives.
Si je parviens à remporter une médaille aux Jeux paralympiques d'été, plus d’attention sera prêtée à mon histoire. De cette façon, j'espère être un exemple pour les personnes handicapées. Le sport peut jouer un rôle important dans leur vie: c'est un exutoire et il a une fonction sociale importante.
De plus, je veux aussi montrer qu'il est possible de s'engager pleinement sur le marché du travail lorsqu’on souffre d’un handicap. Pour de nombreuses personnes handicapées, il est difficile de trouver un emploi, alors qu'elles ont encore tant à offrir. A l'avenir, j'aimerais lancer un projet pilote avec Randstad dans le cadre duquel je mettrai en relation des employeurs et des employés handicapés.