le ralentissement de l’économie réduit les exigences des travailleurs
Pour la première fois depuis 2009, le secteur pharmaceutique cède sa place tête du classement des secteurs les plus attractifs. Cette année, c’est l’aéronautique qui s’impose comme le secteur le plus attrayant pour travailler. C’ est l’une des principales conclusions de la 25ème étude menée par le prestataire de services RH Randstad sur les marques d’employeur des plus grands employeurs privés de Belgique auprès de plus de 12.000 répondants.
Bien que le secteur pharmaceutique ait décroché la palme dans 23 des 25 éditions, c’est face à un autre secteur qu’il doit s’incliner dans cette édition anniversaire de la Randstad Employer Brand Research. L’aéronautique, qui devait encore partager le titre de secteur privé le plus attractif avec le pharma l’an dernier, lui vole cette année la vedette. Les deux secteurs enregistrent néanmoins un recul. Le secteur de l’aéronautique (47,4%) diminue de 0,9 pp. et le secteur pharmaceutique (46,3%) de 2,2 pp. La seule autre fois où un autre secteur avait chassé le pharma de la première place remonte à 2009, le vainqueur étant alors le secteur des médias.
Cette année, le top 5 est complété par les médias (44,5%), le high-tech (41,5%) et l’informatique & consultance (40,8%). Avec une tendance négative à épingler : 15 des 21 secteurs sont en statu quo ou en recul cette année. Ce sont les télécom & contact centers qui enregistrent la plus grosse baisse en perdant 5,7 points de pourcentage, bien que leur score reste malgré tout plus élevé qu’en 2023. À noter également que la construction & installation (-3,7 pp), le non-métal (-2,8 pp) et le secteur pharmaceutique (-2,2 pp) perdent de leur attractivité.
remontée des banques & assurances
Certains secteurs enregistrent néanmoins une remontée significative. Les banques & assurances grimpent de 2,8 points de pourcentage, passant de la 16ème à la 7ème place. Ce secteur regagne la confiance des Belges grâce à ses bonnes notes sur le plan de l’équilibre travail-vie privée et de la santé financière. De même, l’industrie du métal, le transport de personnes et la distribution progressent positivement.
Au rayon des critères intrinsèques, l’aéronautique présente un beau bulletin en termes d’ambiance de travail, de contenu de la fonction et de perspectives d’avenir. Le secteur pharmaceutique brille quant à lui plutôt sur des critères comme la sécurité d’emploi, la santé financière, la réputation et le salaire & avantages. L’informatique & consultance continue également à afficher des notes remarquables dans le sous-classement, alignant cinq présences dans le trio de tête.
L’attractivité du secteur de l’aéronautique en tant qu’employeur n’a jamais été affectée par la pandémie de Covid. De plus, les compagnies aériennes du monde entier ont vu leurs nombres de passagers grimper mois après mois depuis la levée des restrictions de voyage en 2022. Selon les chiffres de l’IATA, le redressement complet de ce secteur est officiel depuis juin 2024, avec même davantage de vols qu’avant la pandémie dans certaines régions. La tendance au 'revenge travel' se poursuit manifestement, et la perspective d’un environnement de travail dynamique et international rend l’aéronautique attrayante pour les personnes à la recherche d’un emploi. Le fait que l’aéronautique soit aujourd’hui le secteur d’activité le plus populaire montre que la magie des voyages est plus forte que jamais.
le ralentissement de l’économie réduit les exigences des travailleurs
Le critère « salaire & avantages » reste de loin le facteur le plus déterminant qui influence le choix d’un employeur. Il est suivi par d’autres valeurs sûres comme la sécurité d’emploi, l’équilibre travail-vie privée et l’ambiance de travail. Globalement, on observe une diminution des scores, ce qui signifie que les répondants ont pointé en moyenne légèrement moins de critères que l’an dernier.
Malgré la grande pénurie sur le marché du travail, cette tendance se poursuit depuis quelques années. Le marché du travail présente un paradoxe manifeste : malgré les difficultés économiques, la demande de talents demeure importante dans certains secteurs. Néanmoins, le ralentissement économique prend clairement le dessus. Les travailleurs continuent clairement à réduire leurs exigences. La sécurité d’emploi, critère de choix systématiquement privilégié en période de conjoncture plus difficile, se hisse de la quatrième à la deuxième place. Cela dit, les écarts restent minimes.