Récemment, Federgon, la fédération des prestataires de services RH, a lancé une nouvelle plateforme baptisée WorkID. Randstad est l’un des fournisseurs de services RH à faire usage de ce nouvel outil. Mais de quoi s’agit-il au juste et comment cela fonctionne-t-il? Et surtout: quels sont les avantages de WorkID pour les travailleurs intérimaires et les bureaux? Nous avons posé ces questions à Vivian Roks et à Günther Ghijsels, respectivement Strategic Innovation Lead et CIO de Randstad en Belgique.
Noms, adresses, diplômes et autres documents, expériences professionnelles pertinentes et bien plus encore... Jusqu’à présent, les candidats qui s’inscrivaient dans différents bureaux d’intérim devaient à chaque fois fournir les mêmes données. « Il va sans dire que ces tracasseries administratives n’ont rien d’agréable pour les candidats », note Günther Ghijsels. « WorkID a été mis au point pour remédier à ce problème. Il s’agit d’un passeport digital, neutre et universel, qui rassemble toutes les données du candidat et auquel les prestataires de services RH peuvent accéder pour copier ces informations dans leur propre environnement. À condition, et c’est très important, que le candidat donne son consentement explicite. Il ou elle conserve ainsi le contrôle total de l’accès à ses données. Ce
consentement peut être donné très facilement, mais chaque candidat peut aussi décider à tout moment de ne plus partager ses données avec un prestataire. WorkID simplifie énormément l’accès au marché de l’emploi tout en réduisant à un minimum les formalités administratives pour les deux parties. »
l’asbl WorkID
En pratique, les candidats créent eux-mêmes leur passeport WorkID via l’application ou le site web. Ils choisissent ensuite les prestataires RH avec lesquels ils souhaitent partager leurs données. Ils restent propriétaires de leurs données, qu’ils peuvent modifier ou compléter à tout moment. À l’avenir, il devrait également être possible d’accéder via la plateforme aux services publics, secrétariats sociaux, écoles et universités. La gestion de la plateforme est confiée à une ASBL créée spécifiquement à cet effet au sein de Federgon.
Mais même avant la création de WorkID, la confidentialité des données était une question
cruciale pour nous.
« Nous rédigeons des milliers de contrats au quotidien, et chacun d’entre eux contient des données très personnelles. Nous les traitons avec le plus grand soin. Nous veillons à prévenir toute fuite, informons constamment les candidats de l’usage qui est fait de leurs données et avons plusieurs délégués à la protection des données au sein de notre service juridique qui suivent tout cela de près. Nous fournissons de gros efforts en la matière. Par exemple, notre siège social est aménagé de telle sorte qu’il est impossible que quelqu’un y pénètre ou en sorte sans que nous le sachions. »
Outre la sécurité physique, il est également important de conserver le moins de données possible. Nous ne conservons que les données essentielles pour garantir la meilleure adéquation possible entre le candidat et l’employeur. Nous voulons pouvoir à tout moment justifier la conservation de certaines données. Nous ne
stockons donc aucune information sous prétexte qu’elle pourrait être utile à l’avenir... .
athumi
Plus tôt cette année, Randstad a en outre annoncé son intention de collaborer avec Athumi, une entreprise publique flamande qui fournit également des hubs de données sécurisés et intelligents. Là encore, il est possible de stocker des CV, des permis de conduire et des diplômes, par exemple. « Ces deux initiatives sont tout à fait distinctes », précise Günther Ghijsels. « La philosophie et l’approche d’Athumi sont complètement différentes de celles de WorkID. Ce dernier centralise dans un « coffre-fort » des données que l’on souhaite partager avec différentes parties. Athumi constitue quant à lui un coffre-fort décentralisé où l’utilisateur distribue pour ainsi dire des droits d’accès. Avec WorkID, on ne part pas toujours de sources authentiques, il faut donc les vérifier. Avec Athumi, on a immédiatement une certitude absolue sur la valeur du document, car on travaille toujours avec ce qu’on appelle des références vérifiées provenant de sources authentiques. »
L’unique dénominateur commun entre Athumi et WorkID est qu’ils permettent tous deux à l’utilisateur de garder le contrôle de ses données. Toute plateforme qui met les candidats aux commandes de leurs données peut compter sur notre intérêt.
« Nous ne voulons pas non plus nous enfermer dans un seul concept, et c’est pourquoi nous continuerons à envisager les développements avec un esprit ouvert », ajoute Günther Ghijsels. « Dans un premier temps, nous utiliserons Athumi et WorkID en parallèle, mais il se pourrait très bien qu’un rapprochement s’opère entre ces acteurs. Ou que d’autres fournisseurs de données viennent frapper à notre porte. S’ils accordent la même importance que nous à la confidentialité des données et à la responsabilité finale de l’utilisateur, une collaboration avec Randstad n’est certainement pas à exclure. »