C'est une tendance mondiale: les entreprises nationales gagnent en popularité en tant qu'employeurs. Jan Denys, expert du marché du travail chez Randstad, y voit une réaction à la globalisation.
à nouveau plus de jobs et de mouvement sur le marché du travail
Jamais, dans l'histoire de la Randstad Employer Brand Research, les entreprises belges n'avaient été aussi nombreuses en tête du classement des employeurs les plus attractifs. "Cette évolution correspond à ce que je décris dans mon livre Travailler sa marque", analyse Jan Denys. "En réaction à la globalisation, les entreprises nationales gagnent en popularité dans leur pays, et ce, dans le monde entier. Notre enquête consacrée à l'employer branding révèle qu'en Belgique aussi, nous nous sentons plus attachés aux entreprises nationales qu'aux firmes étrangères."
Depuis 17 ans, le prestataire de services en ressources humaines identifie les critères qui déterminent les raisons pour lesquelles une personne voudrait travailler pour une entreprise donnée. Cette année encore, salaires et avantages arrivent largement en tête. "Pour 63% des répondants, c'est le principal argument dans le choix d'un employeur", chiffre Jan Denys, qui voit dans cet accent sur la rémunération une conséquence logique de la croissance économique et de la mobilité accrue sur le marché du travail. "Il y a plus de jobs que l'an dernier, et l'on change à nouveau plus souvent d'employeur. La baisse du score de la sécurité de l'emploi le confirme: elle reste le troisième critère mais perd en importance. "
"En réaction à la globalisation, les entreprises 'nationales' gagnent en popularité dans leur propre pays. Ce phénomène s'observe dans le monde entier." -Jan Denys, expert du marché du travail chez Randstad
start-up
On notera également l'apparition de Pairi Daiza et de Studio 100 dans le Top 5 des employeurs les plus attractifs. "Chaque année, nous incluons une catégorie d'entreprise particulière dans l'enquête", explique Jan Denys. "Après le secteur public, le non-marchand, les organisations internationales et les marques disruptives, nous nous sommes intéressés cette année aux anciens vainqueurs des Randstad Awards régionaux. Il en ressort que ces deux acteurs régionaux extrêmement solides se distinguent aussi au niveau national."
L'attractivité des start-up, autre objet de l'enquête cette année, doit être relativisée. "Il est évidemment impossible de juger individuellement les start-up. La plupart sont trop petites ou pas assez connues. C'est pourquoi nous avons interrogé les participants sur les types d'entreprises qui ont leur préférence comme employeur. À peine 4% d'entre eux optent pour une start-up, même si elle obtient des scores légèrement meilleurs chez les 18 à 24 ans, avec 8%."
La plupart des répondants se tournent d'ailleurs vers le non-marchand ou le secteur public (20%), les entreprises familiales et les petites entreprises locales (chaque fois 16%).
quelle entreprise survivra?
Autre nouvelle question de l'enquête: quelles sont les entreprises qui survivront au cours de la décennie à venir, et quelles sont celles qui ne s'en tireront pas? "Sur ce point, les sociétés de dragage comme DEME et Jan De Nul obtiennent d'excellents scores. Au niveau sectoriel, nous remarquons que l'industrie pharmaceutique est considérée comme un secteur d'avenir, plus encore que les télécommunications et l'informatique. Les banques et les assurances obtiennent des scores particulièrement médiocres. Seules les entreprises métallurgiques et sidérurgiques font moins bien encore. Ces dernières doivent relever un défi de taille."
Selon le spécialiste du marché du travail, se forger une image de marque d'employeur est un processus long et complexe:
"Les quick wins n'existent pas dans ce domaine. Chapeau bas, donc, aux entreprises qui parviennent à développer une marque forte."
disclaimer
Plus grand prestataire de services de ressources humaines du pays, Randstad estime qu'il est essentiel, par le biais de ce blog, d'aborder sous plusieurs angles divers sujets liés au monde du travail. Cela implique que nous ne souscrivons pas systématiquement aux points de vue des spécialistes qui ont rédigé les articles.