Les travailleurs intérimaires sont de plus en plus souvent sollicités pour remplacer provisoirement des collaborateurs absents. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le SERV, le conseil socioéconomique de Flandre. "Ne sous-estimez pas la fonction de recrutement du travail intérimaire", prévient Jan Denys. L'expert du marché du travail chez Randstad entrevoit que le travail intérimaire battra de nouveaux records.
"On vante souvent la flexibilité des contrats journaliers, mais la fonction de recrutement du travail intérimaire, qui débouche sur des contrats à durée indéterminée, est en réalité un avantage bien plus important", Jan Denys, Randstad
La Stichting Innovatie en Arbeid, l'institut de recherche du SERV, a récemment présenté les résultats d'une étude sur le travail intérimaire et la flexibilité réalisée auprès de 2.038 entreprises flamandes. Surprise: pas moins de 53% de ces entreprises sollicitent des travailleurs intérimaires pour le remplacement temporaire de collaborateurs absents. Soit près de 10% de plus qu'au cours de la période 2000-2004.
Selon Jan Denys, cette sensible augmentation est liée à l'absentéisme grandissant au travail. "Il faut remplacer davantage de personnes aujourd'hui qu'il y a dix ans. L'évolution des différents systèmes de crédit-temps entraîne à elle seule une demande plus forte en la matière."
mêmes chiffres, autre conjoncture
Selon l'étude de la SERV, trois entreprises sur dix (31%) ont embauché des intérimaires l'an dernier. Ce chiffre n'a pas particulièrement évolué durant la décennie écoulée, contrairement aux circonstances économiques, précise Jan Denys. "L'étude précédente date de 2004. À l'époque, l'économie était en pleine croissance. En 2008 cependant, le segment du travail intérimaire a souffert de la crise financière. Il revient seulement aujourd'hui aux niveaux de croissance qui prévalaient avant la crise. Si la croissance économique perdure, le travail intérimaire devrait atteindre de nouveaux records dans les prochains mois voire années."
potentiel de croissance
Reste à savoir si cette croissance escomptée sera le fait de nouvelles entreprises qui commencent à embaucher des intérimaires, ou de sociétés établies qui en feront un usage plus intensif. "Quoi qu'il en soit, l'étude démontre qu'actuellement, le travail intérimaire est sous-exploité dans les secteurs quartaire et public", poursuit Jan Denys. "Si les administrations publiques recourent plus souvent à l'intérim à l'avenir – même si ce processus risque d'être lent – les perspectives de croissance du travail intérimaire s'avéreront plus enthousiasmantes encore."
plus que la flexibilité
Le travail intérimaire, souvent limité à son atout de flexibilité, présente pourtant bien d'autres atouts, assure Jan Denys. "On vante fréquemment la souplesse des contrats journaliers, mais la fonction de recrutement du travail intérimaire, qui débouche sur des contrats à durée indéterminée, représente en réalité un avantage bien plus important. Qui est mis en lumière par l'étude, d'ailleurs."
Quelque 55% des entreprises affirment utiliser le travail intérimaire comme outil de recrutement. Et 41,6% des salariés qui ont décroché un contrat à durée indéterminée ont d'abord été employés comme intérimaires dans la même entreprise. "Le travail intérimaire demeure la principale filière de recrutement", conclut Jan Denys.
'Bij flexibele uitzendkrachten denken we vaak aan dagcontracten, maar de rekruteringsfunctie van uitzendarbeid die leidt tot contracten van onbepaalde duur is feitelijk veel belangrijker. Ook dat blijkt uit dit onderzoek.'
55 procent van de bedrijven zegt dat ze uitzendarbeid als rekruteringsinstrument gebruiken. En 41,6 procent van de werknemers die een contract van onbepaalde duur krijgen, had daarvoor een uitzendcontract bij hetzelfde bedrijf. 'Uitzendarbeid blijft daarmee het voornaamste aanwervingskanaal', besluit Jan Denys.