Randstad a présenté aujourd'hui la 17e édition du Guide pratique du Travail. Depuis 1990, le Guide pratique du Travail, écrit par Filip Tilleman, spécialiste du droit du travail, aide les managers des ressources humaines et les directeurs du personnel à éviter les nombreux pièges du droit social: du recrutement et de l'établissement d'un contrat de travail jusqu'au licenciement en passant par tous événements qui peuvent se produire dans l'intervalle.
Le Guide pratique du Travail n'existe plus aujourd'hui que dans sa version en ligne. Tout le monde peut télécharger le livre gratuitement et y effectuer des recherches sur la base de mots-clés. En 2015, www.workpocket.be a été visité 193.400 fois et le Guide pratique du Travail a été téléchargé à 164.232 reprises.
Le « Wikipédia du droit du travail » rend le droit du travail plus accessible aux salariés et aux employeurs
Jan Denys, Director External Communication and Public Affairs: «Notre droit du travail est si détaillé et si complexe qu'il est impossible de l'interpréter correctement sans une assistance juridique. Selon les statistiques du Bureau fédéral du Plan, 30% seulement des entreprises estiment que la réglementation sur l'emploi est facile à comprendre. Une proportion qui est certainement encore plus basse chez les salariés. Le nombre de téléchargements du Guide pratique du Travail montre que le public recherche des informations écrites faciles à utiliser, fiables et écrites dans une langue accessible, à propos de leurs droits et de leurs devoirs dans la relation de travail.»
la vision de l'auteur sur les évolutions récentes
À l'occasion du lancement de cette 17e édition, l'auteur Filip Tilleman a passé en revue quelques grandes tendances du droit du travail en 2016.
Il y a d'abord les conséquences positives et négatives de l'entrée en vigueur du statut unique entre ouvriers et employés. Le jour de carence des ouvriers a été supprimé par cette loi. Ce qui s'est traduit dans certaines entreprises par une hausse de 10% de l'absentéisme de 10% chez les ouvriers. Dans ce contexte, on sous-estime l'impact destructeur des 10 à 15% de salariés qui se déclarent indûment inaptes au travail. Dans la lutte contre le «faux absentéisme», les médecins privés, les médecins contrôleurs, les médecins du travail et les employeurs doivent jouer, selon Filip Tilleman, un rôle actif afin de limiter l'émergence d'une culture de l'absence.
Selon lui, la loi sur le statut unique a un effet indirect bénéfique: le nombre de procédures juridiques consécutives à des licenciements individuels a diminué. En effet, il ne peut plus y avoir de discussion sur le nombre précis de mois et de semaines d'indemnité de rupture qui doivent être payés.
En 2017, les discriminations seront, selon Filip Tilleman, un thème toujours plus d'actualité dans les lieux de travail. Ceci, dès le tout début (la sélection) et jusqu'à la fin de la relation (le licenciement). On a surtout des difficultés, en matière de travail, avec le critère interdit de l'âge. Il est remarquable que l'approche fondamentale de la procédure en matière de discrimination tourne uniquement sur l'obtention de six mois d'indemnité de protection.
La répartition en plus de 300 Commissions paritaires atteint ses limites absolues. L'activité principale d'une entreprise peut tomber simultanément dans le champ d'application de plusieurs Commissions paritaires. L'incertitude en la matière est inacceptable puisque les droits et les devoirs des employeurs et des salariés sont déterminés dans une large mesure par des CCT sectorielles d'une Commission paritaire spécifique.
Permettre de temps en temps à un salarié de travailler chez lui de façon informelle peut coûter cher à l'employeur si le remboursement des frais établi forfaitairement à 10% du salaire est exigé par la suite. Ici, une convention préalable doit absolument être établie.
Enfin, Filip Tilleman insiste encore sur certaines implications juridiques de la robotisation et de la numérisation du travail. Se posent ainsi des questions délicates par rapport à la protection de la vie privée. On peut aussi se demander si ces processus représentent une modification unilatérale des conditions de travail pouvant déboucher sur une rupture de contrat. Il faut remarquer que les instances de la sécurité sociale commencent à s'intéresser de près au phénomène des robots. Il existe déjà des projets concrets qui visent à les soumettre eux aussi à des cotisations sociales.