Sphères privée et professionnelle s’entremêlent de plus en plus en Belgique. La moitié des cadres et des employés travaille parfois dans la sphère privée après les heures de bureau (en semaine, le week-end ou en vacances). Par rapport à six ans auparavant, il semble qu’on travaille davantage le week-end et pendant les congés. Inversement, deux employés sur trois gèrent des affaires privées au travail. Cette proportion n’a pas changé depuis 2008. Les travailleurs ont toutefois l’impression que travail et vie privée interfèrent de plus en plus. Le score moyen d’interférence est passé de 4 à 4,4 en l’espace de six ans.
La moitié des employés et des cadres travaille parfois dans la sphère privée en dehors des heures de bureau. Deux sur trois s’occupent d’affaires privées au boulot.
En 2008 Randstad a réalisé une étude mesurant l’interférence croissante entre la sphère privée et la sphère professionnelle. Une des principales conclusions était qu’il n’était, en fait pas réellement question d’une généralisation de l’augmentation des interférences. Pour certains les interférences avaient augmenté, alors qu’un groupe tout aussi important parlait plutôt de diminution. L’étude a été reconduite en 2014. Et, cette fois, la croissance des interférences est clairement confirmée. Le score moyen d’interférence (un score de 1 indique que les deux sphères sont totalement séparées et un score de 10 que les deux sphères se recoupent fortement) augmente de 4 à 4,4. En même temps, les travailleurs ont le sentiment qu’il est plus difficile qu’avant de concilier travail et vie privée. Le score de satisfaction chute de 7,1 à 6,8 ce qui reste néanmoins un score positif.
L’augmentation du score moyen d’interférences semble être davantage qu’une simple perception des travailleurs concernés. En comparaison à six ans auparavant, le nombre de personnes qui travaillent dans leur sphère privée, en dehors des heures de bureau, a augmenté. Cette tendance à l’augmentation se manifeste principalement le week-end et pendant les vacances, pas tellement durant la semaine. Par conséquent, la proportion d’employés qui ne travaillent jamais ou moins d’une heure pendant la semaine en vacances diminue de 79% à 70%.
Qu’est-ce qui pousse les travailleurs à travailler plus qu’avant dans la sphère privée en dehors des heures de bureau? L’offre et la possession croissante de moyens techniques facilitant le travail en dehors des heures de bureau (smartphones, tablettes, laptops) y jouent très certainement un rôle. Parallèlement à cela, tout comme six ans auparavant, les travailleurs font également référence à une pression professionnelle en augmentation, mais pas seulement. Ils pointent aussi l’évolution vers un mode de vie dans lequel travail et vie privée se bousculent. Certains travailleurs vont même jusqu’à évoquer une sorte d’addiction à vouloir en permanence être à jour dans tout. Enfin, nombreux sont les travailleurs, surtout ceux disposant d’un diplôme élevé, qui évoquent l’aspect passionnant et « challenging ». Dans ce cas de figure, il devient souvent difficile d’arrêter à l’heure.
Deux travailleurs sur trois s’occupent d’affaires privées alors qu’ils sont au travail. Cette proportion n’a pas changé depuis 2008. La moitié d’entre eux déclare le faire au maximum une heure par semaine. Pour un cinquième, il est question de minimum 5 heures par semaine, soit une heure par jour. Comparé à six ans, c’est la gestion d’e-mails privés qui est en augmentation. Par contre, on passe moins de coups de fil privés. Il est, par ailleurs, étonnant que la majorité des entreprises ne dispose d’aucune politique claire en la matière. Néanmoins, une entreprise sur quatre interdit formellement de gérer des affaires privées pendant les heures de bureau. Dans 6% des cas, c’est officiellement prévu. Deux tiers des entreprises le tolèrent.
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Elin De Vits Manager
Public Relations & Public Affairs Randstad