Chaque mois, Randstad Research vous propose un rapport concis sur quelques tendances remarquables ou intéressantes du marché du travail. Vous y trouvez à chaque fois le résumé d’une enquête ou d’une constatation, accompagné d’un commentaire de notre expert du marché de l’emploi. En juillet, les Perspectives de l’Emploi 2020 de l’OCDE, les résultats de notre analyse du marché du travail belge, et un fait marquant très positif sur l’emploi des femmes dans notre pays ont attiré notre attention. En voici un aperçu!
triste bilan pour le marché belge du travail (bis)
L’année dernière, il est apparu, dans une étude de Randstad Research, que les points sensibles qui paralysent notre marché du travail belge ont persisté de 2007 à 2017. La Belgique a-t-elle réussi à combler le gouffre au cours de ces deux dernières années? Malheureusement non. En ce qui concerne le taux d’emploi, notre pays se trouve tout en bas du classement. Nous ne sommes que 24e sur 28 pays de l’UE.
les trois constatations les plus frappantes:
- L’évolution la plus frappante est la forte augmentation du taux d’emploi des jeunes en Flandre (+5,9 points de pourcentage). Au cours des dernières décennies, il diminuait systématiquement, car les jeunes étudiaient plus longtemps. Aujourd’hui, le taux d’emploi des jeunes Flamands est revenu au niveau de celui de l’an 2000.
- Un point d’attention important: en ce qui concerne les travailleurs peu qualifiés, le fossé avec l’Europe se creuse. Même ces deux dernières années. En 2002, la différence de taux d’emploi n’était que de 6,6 points de pourcentage. En 2019, elle atteignait déjà 10 points de pourcentage.
- Pour les plus de 55 ans, la Belgique a réussi à réduire l’écart avec l’UE. On doit cette évolution uniquement à la Flandre et au taux d’emploi des travailleurs de 55 ans et plus, hautement ou moyennement qualifiés. Pour les travailleurs de 55 ans et plus peu qualifiés, l’écart avec la moyenne européenne se creuse
Notre marché du travail progresse sur quelques points, mais ne se porte dans l'ensemble pas assez bien pour rattraper son énorme retard. À l’exception de quelques évolutions prometteuses, les points sensibles ont persisté au cours de ces deux dernières années, alors que l’économie se portait encore relativement bien.
les plus faibles sur le marché du travail sont les plus touchés par la crise du coronavirus
Selon les Perspectives de l’Emploi 2020 de l’OCDE, l’impact initial de la crise du coronavirus sur le marché du travail a été dix fois plus important que l’impact de la crise bancaire en 2008. Au cours des trois premiers mois de la crise, le nombre d’heures travaillées en Australie, au Canada, au Japon, en Corée, en Suède et aux États-Unis a diminué de 12,2 %. Au cours des trois premiers mois de la crise financière, cette diminution était de 1,2 %.
En outre, la crise du coronavirus risque d’aggraver les inégalités existantes sur le marché du travail.
- selon l’OCDE, les travailleurs des catégories salariales les plus basses ont 50 % de chances en moins de faire du télétravail
- en outre, ces derniers risquent deux fois plus de devoir arrêter de travailler à cause du coronavirus
- le chômage des jeunes est passé de 11,2 % en février à 17,6 % en mai
- jusqu’à 40 % des indépendants, des travailleurs sous contrat temporaire ou à temps partiel sont employés dans les secteurs les plus touchés
- deux tiers des travailleurs du secteur de la santé sont des femmes
sur le marché du travail, l’écart entre les femmes et les hommes diminue
La féminisation est le développement le plus important qu’ait connu le marché du travail ces cinquante dernières années. De plus en plus de femmes font leur entrée sur le marché du travail. L’écart avec les hommes, qui était considérable à l’origine, a progressivement diminué. En Belgique, on constate encore un écart de 8 points de pourcentage en ce qui concerne le taux d’emploi. 74,5% des hommes âgés de 20 à 65 ans travaillent, contre 66,5 % des femmes. En deux ans à peine, l’écart s’est réduit de 2 points de pourcentage. En 2000, l’écart était encore de 20 points de pourcentage.
C’est une évolution très positive. Avec ces chiffres, notre pays fait beaucoup mieux que la moyenne européenne. Mais pas encore assez pour être au sommet du classement.