Plus que jamais, la guerre des talents fait rage. Dans notre pays, sept entreprises sur dix rencontrent des difficultés croissantes à embaucher. Le marché de l'emploi est confronté à une pénurie quantitative et qualitative de plus en plus criante.
“Les recruteurs devraient élargir leurs recherches aux candidats qui ne correspondent pas en tous points au profil recherché, ou faire preuve de créativité et déployer les efforts nécessaires pour intégrer des profils différents à leur entreprise.” - Sarah Vansteenkiste, coordinatrice au Steunpunt Werk.
Au premier semestre de cette année, pour chaque emploi vacant en Flandre, on comptait 4,2 demandeurs d'emploi inactifs selon le VDAB. Un an plus tôt, ce rapport s'affichait encore à 5,6.
“Les causes sont multiples”, analyse Sarah Vansteenkiste, coordinatrice au Steunpunt Werk (KU Leuven), centre de recherche universitaire qui tente d'orienter et de soutenir la politique de l'emploi en Flandre. “Notre économie enregistrant chaque année une croissance, la demande et l'offre présentent désormais un déséquilibre. Le nombre d'emplois vacants augmente, alors que le nombre de demandeurs d'emplois est en baisse.”
pénurie structurelle
D'autres éléments confirment cette pénurie structurelle. “Le marché de l'emploi n'a jamais compté autant de salariés actifs de plus de 50 ans: au total, ils sont plus de 800.000!”, avance Sarah Vansteenkiste. “Or, dans quelques années, ils quitteront massivement le marché de l'emploi.”
Entre 1996 et 2001, les plus de 50 ans ont laissé quelque 200.000 postes vacants. Cette demande de remplacement doublera d'ici à quelques années. Entre 2021 et 2026, 400.000 postes devront être à nouveau occupés.
jeunes et catégorie intermédiaire
En outre, le nombre de jeunes disponibles susceptibles de remplacer ces baby-boomers est en baisse. “Les jeunes étudient plus longtemps et accèdent au marché de l'emploi à un âge plus avancé”, explique Sarah Vansteenkiste. “Selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), moins de la moitié des jeunes décrochent le diplôme de bachelier dans le délai imparti de trois ans.”
Dans la catégorie intermédiaire – profils âgés de 25 à 50 ans – une grande majorité (85%) est active. “Les personnes hautement qualifiées dans la vingtaine, la trentaine et la quarantaine sont très appréciées des recruteurs. Dans la mesure où la réserve d'emplois de ce groupe est limitée, les employeurs auraient tout intérêt à s'intéresser à d'autres profils.”
'Jongeren studeren langer en betreden de arbeidsmarkt op latere leeftijd. Onderzoek van de Organisatie voor Economische Samenwerking en Ontwikkeling (Oeso) geeft aan dat minder dan de helft van de jongeren een bachelordiploma behaalt binnen de beoogde termijn van drie jaar.'
pénurie qualitative
Enfin, notre marché est confronté à une pénurie qualitative, c'est-à-dire liée au niveau de formation. “On note une suroffre de personnes faiblement qualifiées parmi les demandeurs d'emplois”, confirme Sarah Vansteenkiste. “Chez les personnes hautement qualifiées, c'est l'inverse qui prévaut: elles sont trop peu nombreuses pour remplir tous les postes vacants. Même si le fossé s'est quelque peu comblé ces dernières années.”
remèdes possibles
mogelijke remedies
“Les solutions à la pénurie structurelle de notre marché de l'emploi exigent les efforts conjoints de l'État, des employeurs et des demandeurs d'emploi”, conclut Sarah Vansteenkiste.
“Les employeurs devraient élargir leurs recherches aux profils qui ne correspondent pas en tous points à la description de poste. L'historique professionnel du candidat n'est qu'une pièce du puzzle. Parfois, il faut faire preuve d'un peu de créativité pour ajuster un profil à l'entreprise. Pensons aux plus de 50 ans ou aux personnes issues de l'immigration. Indubitablement, c'est un défi sociétal qui requiert l'implication de tous.”