Il est rare qu'un burnout survienne à l'improviste. D'ailleurs, les collègues, supérieurs hiérarchiques, amis et membres de la famille remarquent souvent le burnout avant le collaborateur lui-même, affirme Pascale Van houte.
Il n'y a pas de fumée sans feu, pas plus qu'il n'y a de burnout sans indices précurseurs. Pascale Van houte, Senior Consultant chez Galilei, spécialisée dans le bien-être au travail et le burnout, classe les symptômes en quatre catégories: physiques, émotionnels, mentaux et liés à une perte de sens.
"Lorsqu'on dépasse les limites, on le fait souvent inconsciemment", indique Pascale Van houte.
"On sent bien qu'on est exténué mais on attribue cette fatigue à un manque de sommeil, de congés… Fréquemment, les futures victimes de burnout continuent à donner beaucoup d'elles-mêmes malgré leur épuisement."
Puisque les indices de burnout échappent aux principaux intéressés, il est important que d'autres les remarquent pour eux. En prenant les mesures nécessaires suffisamment tôt, il est possible de stopper, voire d'inverser le processus. Dans le cas contraire, le corps tirera lui-même la sonnette d'alarme une fois la dernière dose d'énergie consommée.
voici les quatre signaux à guetter:
- Signes physiques: à la veille d'un burnout, votre collègue, collaborateur ou ami souffre d'un manque d'énergie. Il dort mal, accuse une grande fatigue. Souvent, il souffre du dos, du cou… et a des problèmes gastriques ou intestinaux.
- Signes émotionnels: le travailleur est irritable, angoissé. Frustré, souvent en colère voire agressif, il a moins confiance en lui et manque de motivation.
- Signes mentaux: il est possible de reconnaître un burnout (imminent) à des troubles de la concentration, à des problèmes de mémoire, à une baisse des performances, à une diminution de la capacité à relativiser. On éprouve de la peine à prendre une décision ou à résoudre des problèmes.
- Signes liés à une perte de sens: le collègue montre moins d'intérêt pour les objectifs à atteindre, trouve que son travail ne correspond plus autant à ses valeurs personnelles et professionnelles, mais il prend aussi moins de plaisir dans ses hobbies ou dans sa vie sociale en dehors du travail.
oser en parler
"Vous remarquez qu'un collègue ou un membre de votre équipe dépasse ses limites? Vous devez en parler", prévient Pascale Van houte. "Que vous soyez un collègue, un collaborateur, un manager, un conjoint ou un ami, interpellez la personne sans la montrer du doigt. Exprimez votre préoccupation et dites ce que vous constatez. Vous l'inciterez ainsi à prendre – suffisamment tôt! – contact avec les ressources humaines, la personne de confiance ou son médecin généraliste, par exemple."
Prenez-la à part et veillez à ne pas être dérangé, conseille encore Pascale Van houte.
"Parlez en tant qu'homme ou femme, non comme un patron ou un collègue. Adressez-vous à elle comme un simple être humain."